Le docteur Harvey Kellogg profite de l'innocence industrielle du dГ©but du XXe siГЁcle pour inventer coup sur coup les cornflakes, le beurre de cacahuГЁtes et la couverture chauffante. C'est sous le signe de cette trinitГ© qu'il place son В«sanatoriumВ» de Battle Creek, oГ№ la haute sociГ©tГ© amГ©ricaine vient soigner sa ligne et ses humeurs. Parmi ses clients, Kellogg compte Will et Eleanor Lightbody, un jeune couple qui espГЁre tirer de sa cure un regain de tendresse et de passion. Las. L'abstinence sexuelle est Г la base du traitement. George Kellogg, le fils adoptif du magnat de Battle Creek, rГґde dans les parages, dans l'espoir de grappiller un peu d'argent.

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Par Joshka Schidlow

Bien sûr, il y a Anthony Hopkins, presque omniprésent. Il y a, aussi, le roman picaresque et délicieusement vachard de T. C. Boyle (1), dont le film est tiré. Malgré ces précieux atouts, Alan Parker est resté fidèle à sa manière clinquante. Résultat. la charge contre le Dr Kellogg tombe à plat. Ce qui est navrant lorsqu'on sait qu'il fut non seulement l'inventeur des corn flakes, mais aussi un homme convaincu d'être appelé au redressement moral des foules. Il commença sa croisade en fondant une clinique diététique pour la jet-set du début du siècle. La peinture redondante de ces snobs qui subissent, cinq fois par jour, un lavement, est d'une lourdeur insupportable. Seule échappe au désastre une séquence de flash-back où l'un des quarante enfants adoptifs du bon docteur doit, en guise de punition pour une peccadille, monter et redescendre, une heure durant, une volée d'escaliers. Le garçon se venge en poursuivant toute la nuit, malgré les supplications de Kellogg, cet exercice absurde. Cette scène donne une idée de ce que le film aurait pu être s'il avait été confié à un cinéaste au trait plus léger. Joshka Schidlow (1) Grasset, 496 p. 148 F.

le docteur Harvey Kellogg