Eddie et Patsy se connaissent depuis l'adolescence et n'ont guГЁre changГ© depuis. Elles sont restГ©es les femmes farouchement indГ©pendantes, anticonformistes et Г la page qu'elles Г©taient dГ©jГ dans les annГ©es 70, avec trente ans de plus et une forme passablement entamГ©e par les nuits blanches et les abus en tout genre. Travaillant toutes les deux dans le milieu branchГ© de la mode et de la communication, elles se dГ©fendent contre la solitude et la frustration en suivant scrupuleusement toutes les postures de la tendance, ainsi qu'en absorbant des flots de champagne et diverses autres substances sous le regard consternГ© de Safrane, la fille d'Eddie.
Critique lors de la sortie en salle le 29/08/2001
Par Bernard GГ©nin
Des présentations s'imposent pour les téléphobes. Edina et Patsy, les deux héroïnes de la série Absolutely fabulous, sont apparues en 1992 sur la BBC. Instantanément, elles ont fait l'effet d'un pétard lancé en plein « tea time ». En quelques semaines, huit millions de téléspectateurs devenaient absolument fanatiques de ces deux quadras déjantées, ex- babas cool portées sur la boisson (champagne et vodka), courant les cocktails branchés, perpétuellement en quête de leur jeunesse passée. Le tout sous le regard noir de Saffy, la fille d'Edina, intello à lunettes, effondrée par les frasques de sa mère et de son encombrante copine. Bref, une famille pas comme les autres pour une série bourrée d'humour décoiffant et d'autodérision. En France, Absolutely fabulous (Ab fab, pour les initiés) a cartonné, sur Jimmy d'abord, sur Canal+ (malgré une VF catastrophique), puis sur Arte. Fan de la première heure, Gabriel Aghion a obtenu les droits pour une adaptation entièrement française et s'est retrouvé devant un des casse-tête les plus excitants de l'année. trouver une Edina et une Patsy parisiennes. Cela donne la seule bonne idée du film. Josiane Balasko et Nathalie Baye se sont visiblement régalées à incarner ces deux « barjotes » hautes en couleur. Le reste est effondrant. Si la série, à la longue, frôlait la vulgarité, le film s'y roule avec des grâces éléphantesques. Edina (devenue « Eddie ») n'est plus qu'une grosse nympho en manque, lâchée dans une farce balourde au scénario indigent, mal filmée, mal éclairée (pauvres guest stars. Catherine Deneuve, Chantal Goya. ). L'abattage des deux héroïnes n'est pas en cause. La Balasko assure, et ce n'est pas une surprise car elle n'a jamais voulu savoir jusqu'où on peut aller trop loin. Mais la plus étonnante, c'est Nathalie Baye, qui compose une ébouriffante Patsy méconnaissable, snobissime, plus allumée que l'originale. Dommage que ce soit dans un film aussi absolument hideux Bernard Génin